« Le gros tChat Calimaq » : différence entre les versions

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Lien vers la vidéo [http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=LsoJnA2nMxQ]]
 
== 00'==
Et bien bonsoir à tous. Bonsoir Lionel !
 
Bonsoir. Comment tu l’appelles déjà Jean-Marc ?
 
Calimaq
 
Calimaq, c'est ton surnom ?
 
C'est mon pseudo ouais sur internet.
 
C'est ton pseudo. Merci d’être avec nous. Je te laisse dans les mains de Jean-Marc Manach notre rédacteur en chef et actuellement sur internet tout le monde peut nous entendre, réagir, poser des questions, twitter, dailymotionner, faire tout un tas de choses et moi je m'occuperai essentiellement de ça pendant que Jean- Marc va mener le débat.
 
OK
 
Ça veut dire quoi Calimaq ? Ça vient d'où ?
 
Calimaq en fait j'ai pris ce pseudo par rapport à une personne qui s'appelait Callimaque de Cyrène qui était un des premiers bibliothécaires de la bibliothèque d'Alexandrie pendant l'Antiquité. Et j'ai pris ce pseudo.
 
Pardon, vas-y, non non je t'en prie !
Non non vas-y !
 
Et pourquoi ton blog s'appelle S.I.Lex ?
 
Alors S.I.Lex en fait c'est un mélange entre lex bon c'est la loi et S I c'est science de l'information parce que moi ma formation c'est d’être à la fois juriste et bibliothécaire et j'essaie de mélanger un peu ces 2 approches sur mon blog. C'est pour ça que j'ai appelé ça S.I.Lex.
 
Et comment ça t'es arrivé le fait que tu t'intéresses à ce qu'on appelle le libre, la culture du libre et des biens communs ?
 
En fait ça a été un cheminement assez, je dirais, assez progressif. Moi je me suis d'abord intéressé au droit d'auteur parce que dans l'activité des bibliothèques on est très très souvent confronté à des problèmes juridiques et à des questions qui se posent par rapport au droit d'auteur. Qu'est-ce qu'on peut copier ? Qu'est-ce qu'on peut diffuser ? Comment on prête des documents ? Tout ça ça renvoie au droit d'auteur et je me suis rendu compte qu'il y avait des contraintes extrêmement fortes qui pesaient sur toutes ces actions et petit-à-petit j'ai découvert qu'il y avait une alternative, une autre façon de poser les choses avec les licences libres et quand j'ai vu les possibilités que ça ouvrait et bien j'ai approfondi la question et ça m'a ouvert, voilà, ça m'a ouvert. Je ne suis pas du tout moi venu du monde je dirais du monde geek, du monde du logiciel libre ou quoi, mais ça m'a connecté à toutes ces problématiques qui sont extrêmement importantes pour essayer de prendre ça autrement le droit d'auteur.
 
J'ai une petite question : Qu'est-ce que c'est la licence libre ?
 
Alors ouais les licences libres en fait c'est des contrats, ça nous vient du logiciel, du secteur du logiciel, c'est né à ce moment-là. C’est-à-dire c'est des gens qui au lieu d'utiliser le copyright c'est tous droits réservés, ça veut dire donc que celui qui a les droits sur le contenu empêche a priori tout usage de son œuvre, on peut faire fonctionner autrement le copyright ou le droit d’auteur, c'est-à-dire on peut utiliser des contrats, des licences, qui au lieu de poser des interdictions donnent des libertés  et donc les licences libres c'est tout un système de contrats qu'on peut attacher à des œuvres qui peuvent être des écrits, des photos, des vidéos et qui permettent une meilleure circulation des œuvres sur internet. Les licences les plus connues c'est les licences Créative Commons actuellement sur internet, mais il y en a bien d'autres, en France il y a une licence Art Libre, il y a des licences Open Data, c'est toute une galaxie je dirais de licences qui permettent de penser autrement le droit d'auteur.
 
On m'a parlé aussi d'une licence de recette de bière. Oui ? C'est quoi cette histoire ?
 
Ouais, ben c'est la première fois où j'ai rencontré le concept de licence libre, c'est une bière qui avait été mise sous licence Créative Commons, c'est une bière libre. Donc en gros le principe, c'est  tu vois la recette du Coca-Cola par exemple est gardée secrète, c'est un secret extrêmement bien gardé. Là pour cette bière ils ont essayé de procéder autrement. Ils ont publié la recette en ligne et lui ont attaché une licence libre. Le principe, c'est la free beer si tu veux, le principe de cette free beer c'est que n’importe qui peut reprendre la recette, la modifier, l'améliorer et créer des dérivés de cette bière à partir de cette recette. Il y a tout un courant d'ailleurs de cuisine libre qui est assez intéressant. En ce moment à Brest il y a eu une opération de libération des soupes, un festival de la soupe où les gens étaient invités à partager des recettes de soupes et au moment du festival de la soupe. Ouais il y a un courant de cuisine libre aussi. Quand j'ai vu le concept ça m'a un peu renversé les conceptions que je peux avoir et c'est ça que je trouve intéressant dans les licences libres, ça met le droit d'auteur sans dessus dessous. Voila. C'est hyper important
 
C'est bien ça que ça mette , mais l'auteur est-ce que ça le met sans dessus dessous l'auteur un peu aussi quand même ?
 
Non, parce que ça le laisse au centre du dispositif. C'est ça qui est intéressant. C'est-à-dire que les licences libres laissent la possibilité à l'auteur et à lui uniquement de choisir s'il veut ouvrir ou non son contenu. Et ça si tu veux, il y a beaucoup de choses à mon avis qui doivent être changées dans le droit d'auteur mais certainement ce principe-là. C'est-à-dire que ça doit être centré sur l'auteur et respecter ses choix. Et pour çà la licence libre je dirais elle chamboule beaucoup de tout, beaucoup de choses, mais pas ce principe-là qui est hyper important.
 
Moi il y a une chose sur laquelle, enfin c'est une des raisons pour lesquelles je voulais parler avec toi ce soir, c'était que tu nous parles du Copyright Madness. Est-ce que tu peux définir ce que c'est le Copyright Madness ?
 
Le Copyright Madness en fait c'est une espèce de revue de presse que je fais depuis un certain temps, depuis un moment on l'a fait à deux avec un collègue qui s'appelle Thomas Fourmeux parce que alors je vous expliquerai pourquoi, c'est une sorte de revue de presse qu'on fait ; on essaie de repérer tous les cas où à notre sens il y a dérapage des lois de la propriété intellectuelle, du droit d'auteur, des brevets, des marques. On fait une veille là-dessus. La première fois où j'ai vraiment eu l'impression de tomber sur un énorme cas de dérapage, c'est des policiers qui s'opposaient à la diffusion de bandes de vidéo-surveillance, d'enregistrements de vidéo-surveillance en estimant avoir un droit d'auteur sur l'enregistrement. Et là je me suis dit c'est complètement délirant, une caméra de vidéo-surveillance, considérer que c'est une œuvre et qu'on a un droit d’auteur et utiliser le copyright pour empêcher la diffusion de bandes, ça m'a paru vraiment énorme. Et j'ai continué à faire une veille sur ces questions et je me suis rendu compte que chaque semaine j'en trouvais assez pour faire une revue de presse complète quoi. Et j'ai l'impression que plus ça va plus je trouve de cas, plus on trouve de cas, et on a fait il n'y a pas longtemps un Work ?? ? Copyright Madness de  2012 qui faisait 4 pages avec des cas à peu près dans tous les sens des dérapages du système de la propriété intellectuelle.
 
Est-ce que tu peux donner justement quelques exemples concrets pour que les gens comprennent exactement qu'est-ce que c'est que cette folie du copyright ?
 
Ben il y a plusieurs sortes de dérapages. Il y a des dérapages qui tiennent, je dirais là dernièrement celui qui m'a beaucoup frappé c'est vous savez bon les auteurs ont des droits , mais ces droits passent à leurs descendants à leur mort et durent pendant 70 ans après la mort de l'auteur. On a une durée très très longue. Il y a souvent des dérapages qui sont dus aux excès dans la manière dont les descendants utilisent le droit d'auteur. Par exemple c'était au Danemark et des descendants de Fifi brindacier, le truc pour enfants qui se sont opposés à ce que le petit singe de Fifi brindacier, aille sur le faire-part de décès d'un enfant qui avait 3 ans parce qu'ils ont estimé que ça ne donnait pas une image assez positive du petit singe. Et donc ils se sont opposés à ça et ils ont avancé une chose qu'on appelle le droit moral. Ça s'appelle comme ça. Au nom du droit moral ils se sont opposés à l'utilisation du petit singe sur le faire-part de décès du garçon ; c’était son animal préféré. Et donc ça a fait un énorme boycott et sous la pression ils ont été obligés de revenir en arrière. Ça pour moi c'est un cas vraiment assez puissant de dérapage. Voila. Après il y a beaucoup de dérapages sur internet. On a des cas fréquents. Le cas le plus énorme je crois de l’année dernière c'était sur Youtube. Il y a des chants d'oiseaux qui avaient été enregistrés, un enregistrement de chants d’oiseaux qui a été retiré de Youtube par le système de repérage automatique des infractions de copyright qui est en place sur Youtube, parce qu'une firme avait revendiqué des droits sur l'enregistrement des chants d'oiseaux. Et ce qui est fou c'est que ça a marché. C'est-à-dire qu'il y a eu vraiment un retrait et toute une procédure très compliquée pour remettre en ligne ces chants. Voila ! J'en aurais plein d'autres exemples.
Moi il y a un cas qui me semblait très intéressant. Tu avais fait un long billet qui avait très bien marché l'année dernière là-dessus c'est sur les Jeux Olympiques parce que là tu avais écrit que c'était une sorte de représentation emblématique de ce qui risquait d’arriver, de ce qui risquait de se généraliser et en fait on serait dans un monde où on n'aurait pas le droit. Tu peux résumer un petit peu ce qui s'est passé aux Jeux Olympiques ?
 
== 8'53==
Les Jeux Olympiques c'était hyper intéressant parce que ça a été une sorte de paroxysme quoi du contrôle par la propriété intellectuelle. Alors ça peut paraître assez éloigné les Jeux Olympiques et le droit d'auteur les marques etc, mais pas vraiment parce qu'on imagine Londres, la ville était en fait saturée de logos, d’affiches avec des marques qui sont protégées et en même temps le CIO avait un besoin très fort de contrôler les images qui étaient diffusées des épreuves pour réserver une exclusivité à des chaînes de télé. Et ils avaient aussi un besoin de contrôler l’usage des marques parce qu'ils avaient accordé, enfin ils avaient des sponsors, des grandes marques qui étaient sponsors, et voilà. Donc ils ne voulaient pas qu'il y ait de publicité sauvage et ça les a conduits à mettre en place un système de contrôle extrêmement poussé de l'utilisation de tous ces contenus à Londres. Ils ont mis en place une sorte de police privée des marques pour appliquer leur politique et ça a conduit à des dérapages complètement hallucinants. Par exemple ils avaient accordé une exclusivité sur les frites à Mac Do sur tous les sites olympiques, il n'y avait que Mac Do qui avait le droit de servir des frites. Ils ont agi parce certaines gens portaient des tee-shirts Coca-Cola alors que c'était Pepsi le sponsor et ils ont demandé aux gens d'enlever leurs tee-shirts Coca-Cola parce que ça faisait une publicité sauvage à Coca-Cola. Ils ont aussi exercé un contrôle extrêmement fort de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à des anneaux olympiques. Par exemple, il y a des commerçants qui avaient voulu faire par exemple des pains en forme d'anneaux olympiques, il y a un boucher qui a voulu faire des saucisses en forme d'anneaux olympiques et le CIO a demandé le retrait parce que c'était  pour lui une violation des marques. Et puis là où ça a commencé à déraper c'est lorsque, il y a eu beaucoup d'opposants à ces jeux olympiques qui ont considéré que ce n'était du tout une bonne chose pour Londres et ils ont utilisé le droit des marques et le copyright pour demander à ces opposants de retirer les billets qu'ils pouvaient publier sur ces questions-là  au motif qu'il pouvait y avoir quelques anneaux olympiques. Voilà. L'autre cas qui était très très fort, ils avaient pu passer une loi en Angleterre pour réserver l'usage des mots Jeux Olympiques et ils vendaient l'exclusivité aux médias et les médias qui n'avaient pas acheté cette exclusivité n’avaient pas le droit d’employer le mot jeux Olympiques. Donc les chaînes de télé, pour rendre compte des événements, employaient des stratégies pour contourner et elles pouvaient parler par exemple elles disaient les jeux d'été. Ils n'avaient pas le droit de dire jeux olympiques. Donc ça j'ai trouvé que c'était vraiment un cas extrêmement fort, parce que ça montre que si on élève encore le degré de contrôle et si ce type de pratique se généralise on arrivera à un système où le copyright madness deviendra un peu notre quotidien.
 
Il n'y avait pas aussi une interdiction de prendre des photos ou de twitter pendant les jeux olympiques parce que c'était réservé aux seuls journalistes qui avaient payé des droits d'auteur ?
 
C'est ça ! Ils ont accordé des exclusivités aux chaînes de télé et aux agences de presse, aux agences photos, et donc ils ont exercé un contrôle très fort sur tous les médias sociaux, pour éviter que les gens avec leurs téléphones portables renvoient des photos sur picker, sur twitter ou des vidéos et il y avait un contrôle des réseaux sociaux qui avait été extrêmement fort au moment des jeux olympiques. Il y a beaucoup de gens qui ont dit que finalement les jeux olympiques de Londres ont été plus répressifs que les jeux olympiques en Chine, mais ils l'ont été à cause du contrôle sur la propriété intellectuelle, pas pour des raisons politiques et c'est  ça qui m'inquiète dans l'évolution de la chose !
 
Mais Lionel, ce qui t'inquiète c'est le pouvoir de l'argent ce n'est pas tellement parce que les marques elles sont quand même là pour financer les jeux olympiques et si elles n'étaient pas là il n'y aurait pas de jeux olympiques ! Donc comment ?
 
Et c'est un pirate qui dit ça !
 
Ben ouais mais bon justement, moi je voilà ! On fait quoi ? On ne fait plus de jeux olympiques pour respecter le copyright ?
Comment veux-tu que les gens fassent ?
 
En Grèce ils étaient 12 et ils ont été jeter un javelot. Il n'y avait pas twitter.
 
Moi ce que je trouve inquiétant c'est que ce soit aussi simple d'utiliser le droit des marques, le droit d'auteur et parfois aussi le droit des brevets, ça joue aussi, pour le détourner de son but initial et exercer des formes de contrôle qui ne sont absolument acceptables du point de vue des libertés publiques. C'est ça moi qui me dérange beaucoup. Après que les marques protègent leurs intérêts notamment dans le cadre des jeux c'est assez logique, mais qu'on puisse aller jusqu'à par exemple retirer des billets d'opposants parce que simplement il y a un logo jeux olympiques, ça ça me paraît grave. Il devrait y avoir un équilibre entre certaines formes de liberté d'expression, liberté critique et la protection des marques. Et quand cet équilibre est rompu c'est là que les cas de copyright madness apparaissent parce qu'on est dans un excès de l'application de la propriété intellectuelle.  Moi ma réflexion aussi c'est d'essayer de voir comment on peut rééquilibrer le système parce que là on est arrivés à un stade où on peut sérieusement se demander si les choses ne sont pas allées trop loin.
 
Comment on sait quand c'est arrivé trop loin ?  Qui a le curseur ?
 
==14' 08==
C'est quand les faits sont passés qu’on sait qu'on est allé trop loin. Par exemple je vous donne un autre exemple l'année dernière il y a une enseignante qui s'appelait madame Figaro. Et madame Figaro elle avait un blog qui s'appelait la classe de madame Figaro, sauf que Le Figaro, lui, a considéré que c'était une violation de son droit des marques. Il a demandé à madame Figaro de fermer son blog. Donc là, moi il me semble, on voit qu'on va trop loin, mais pourquoi est-ce qu'on on va trop loin, c'est simplement parce que dans la loi on n'a pas les systèmes d'équilibre qui permettraient d’empêcher ça. Il n'y a rien qui dit par exemple, si c'est mon nom patronymique je peux l'utiliser même si une marque a le même nom. Voyez, donc je pense qu'il y a un travail vraiment juridique à faire dans la loi pour éviter ce genre de dérapage et mettre des garde-fous.
 
On a un cas similaire avec les chocolats Milka également. Une dame qui s’appelait Milka qui avait créé son site web Millka, c'est son nom, et en fait on lui a interdit d'utiliser son nom parce que c’était copyrighté par des chocolats.
 
C'est pire que ça parce qu'en fait son site lui avait été offert par ses enfants, elle était couturière, elle, et elle a été  attaquée par Milka, mais elle a perdu en justice. Parce que pour madame Figaro, ça s'est réglé, c'est souvent comme ça que ça se règle, comme il y a une part d'intimidation, ça ne va pas devant les tribunaux. Mais là madame Milka, elle elle a essayé de se défendre et elle a perdu.
 
Elle n'a pas le droit d'utiliser son nom !
 
Non, parce que le juge  a considéré qu'elle créait une confusion dans l’esprit du public !
 
Rassurez-vous, elle a choisi un pseudo, maintenant elle s’appelle Nestlé, donc c'est cool !
 
Ouais ! Voilà !
 
Ça c'est de la vanne.
 
Nestlé j'aime beaucoup aussi, parce que eux en ce moment ils sont en conflit avec Cadbury. Pourquoi ? Parce qu'ils se battent pour avoir la couleur, l'exclusivité sur la couleur violet sur leurs paquets et Cadbury récemment a obtenu une marque valide sur la couleur violet. Donc là ils arrivent à obtenir un droit exclusif d'usage de la couleur violet. Ça aussi c'est un cas. L'année dernière je l'avais trouvé extrêmement inquiétant quoi !
 
Il y a des entreprises, notamment américaines, qui se sont spécialisées sur ces créneaux-là. Qui engagent des avocats et qui ne vivent qu'en portant plainte, en disant cette marque elle est à moi vous n'avez pas le droit de l'utiliser ou alors vous devez nous reverser des droits. Ils n'ont rien créé comme valeur, ils ont juste acheté un brevet ou déposé une marque et ensuite ils font leur beurre avec ça !
 
Oh 1 ils sont méchants hein Jean- Marc. Ils n'ont pas créé de valeur ! Ils n'ont fait rien du tout !
 
Je vais te donner des exemples.
 
Vas-y ! vas-y ! Excuse-nous Lionel, on discute !
 
Vas-y Jean-Marc, explique-moi !
 
Tu as des boîtes aux États-Unis, ils sont allés au Mexique, ils ont pris une graine, ils ont breveté la graine et maintenant ils demandent aux Mexicains, qui depuis des siècles plantaient la graine pour avoir du riz, maintenant ils demandent aux Mexicains de leur payer le droit d'utiliser les graines que eux utilisent depuis des siècles !
Mais ils  n'y ont pas pensé les Mexicains !
 
Ils n'ont pas pensé les Mexicains à breveter la graine qu'ils utilisent depuis des siècles. Bon, c’est vrai ils sont bêtes !
 
Non, ils ne sont pas bêtes, mais je vais dire, voilà c'est ça c'est le problème. C'est l'argent. C'est le business ! Tout ça c'est Les méchants qui font de l'argent.
 
Non, c'est des voleurs !
 
C'est des voleurs, vous pensez tous que ce sont des voleurs en fait !
 
Sur ce cas-là parce que c'est vrai qu'il y a aussi une dimension Nord-Sud qui n'est pas absente du débat. Il y a le cas de l'Inde qui est hyper intéressant parce que les Indiens se sont beaucoup fait piller leurs savoirs traditionnels et notamment récemment il y a eu une grosse offensive sur les postures du yoga. C'est-à-dire qu'on a eu, voilà, des gens qui font du yoga dans le Nord qui ont essayé de copyrighter les postures du yoga. Et là je trouve que les Indiens ont réagi avec une façon vraiment excellente. Ils ont ouvert chez eux une bibliothèque des savoirs traditionnels où ils ont montré que les postures du yoga existaient en fait bien avant, évidemment ça date des millénaires, ils ont donc empêché comme ça qu'on dépose, ils ont trouvé l’antériorité de leurs savoirs par rapport à ceux qui étaient ???  de copyrighter. iIs ont bloqué en fait l'appropriation. Il y a des parades quand même. Donc en Inde il y a une bibliothèque des savoirs traditionnels où vous avez des tas de textes anciens numérisés où on peut voir que ces postures du yoga existaient depuis extrêmement longtemps et ça empêche qu'on puisse déposer soit des brevets, soit des copyrights.
 
Est-ce que tu peux expliquer ce que c'est les biens communs ? La notion de bien communs ?
 
Les biens communs c'est un courant de pensée qui essaye de voir comment on pourrait dépasser la gestion je dirais par l'appropriation privée sur certains types de biens, qui peuvent être des biens naturels, des biens de la connaissance, et essayer justement de mettre en partage la gestion de biens qui sont considérés comme des ressources essentielles pour une communauté. Et ça c'est un courant qui n'est pas très développé en France mais il fut savoir quand même qu'il n'y a pas très longtemps, il y a une chercheuse qui s'appelle Elinor Ostrom  qui a eu le prix Nobel d'économie pour ses travaux sur les biens communs et qui a prouvé que ces formes de gestion partagée elles pouvaient être efficaces par rapport à la forme d'appropriation. Et ça on a des signes très clairs de l'efficacité de ces formes de partage. Par exemple dans le domaine du logiciel libre, il y a beaucoup de logiciels libres qui ont prouvé qu'ils avaient une compétitivité et une efficacité extrêmement forte par rapport aux logiciels, certains types de logiciels propriétaires. Avec internet il y a tout un renouveau de la pensée des biens communs, parce ça permet un développement des pratiques collaboratives qui existaient déjà sur certaines formes de biens naturels, il y avait des mises en partage de ressources d'eau par exemple ou de forêts dans les pays du Sud, mais ces pratiques collaboratives avec internet elles peuvent s'appliquer à des domaines qui peuvent être logiciels qui peuvent être Wikipédia, par exemple, c'est un exemple vraiment frappant aussi de biens communs que  ça permet de faire émerger.
 
==19' 46==
Moi je me pose une question : comment faire pour que ce combat ait l'air super important pour les gens ? Que ce ne soit pas juste un combat de...
 
Pour les chants d’oiseaux ?
 
Altermondialiste.
 
Non c’est toujours un peu un combat d'altermondialiste, j'ai l'impression, j'ai l'impression. Je dis ça. Je ressens ça comme un combat hyper avant-gardiste, utopiste. Comment on fait pour rendre ce truc, non c'est important parce que c'est vos libertés, tout ça. Moi je ne vois pas encore bien ça.
 
Disons que la manière de le rendre important c'est de se rendre compte que si on ne va pas vers un renouveau de la pensée sur des questions de propriété intellectuelle, de l'autre coté il y a quand même des projets extrêmement inquiétants qui ont essayé de passer l'année dernière. On a eu la loi SOPA par exemple aux États-Unis, on a eu l'accord ACTA au niveau européen et quand on voit ce qu'il y a dans ces traités ou dans ces lois qui mettent en place des systèmes de blocages des sites internet, de filtrage, qui comportent des atteintes à la neutralité du net, on se rend compte qu'en fait on a terriblement besoin de penser les choses de manière positive. Parce que à force qu'on introduise ce type de projet, il arrivera bien un jour où ça finira par passer et où on aura des atteintes extrêmement graves aux libertés publiques qui seront légitimées par une défense excessive des droits de propriété intellectuelle. Moi je pense que ce sujet il  n'est pas encore mainstream, ça c'est sur la question des licences libres elle n'a pas encore percé comme l'écologie, comme un sujet mainstream, mais pour moi c’est l'autre pendant de l'écologie pour le 21ième siècle. Il y a une prise de conscience voila qu'il y a un écosystème naturel. Il faut qu'il y ait une prise de conscience qu'il y a un écosystème numérique à préserver régalement et que cet écosystème il se protège par la défense de principes qui sont la neutralité du net d'un côté mais aussi la préservation de certaines libertés essentielles. Et je pense que la pensée des biens communs elle peut apporter cette prise de conscience.
 
Vas-y Jean-Marc ! Fais une question Jean-Marc !
 
Je rebondis là-dessus, c'est parce que tu emploies le mot écologie et parce que j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de gens qui ont l'impression que ces questions du libre au sens large et des biens communs, c'est un petit peu l'écologie du 21ème siècle, au sens où c'est quelque chose qui est porté aussi bien par des entrepreneurs, pour répondre à ta question sur les entreprises, par des entrepreneures capitalistes de droite qui veulent monter des entreprises que par des altermondialistes post hippies, post soixante-huitard humanistes et que ça transcende les courants politiques. Est-ce que tu penses que un peu comme à l'image de l’écologie c'est quelque chose qui à terme sera revendiqué par tous les partis politiques ?
 
Déjà ce qu'on voit c'est qu'il n'y a pas de clivage gauche droite opérant sur ces questions. La meilleure façon de le voir c'est que finalement on a eu une alternance politique l'année dernière et on n'a pas pour l'instant vu une évolution extrêmement sensible sur les questions de propriété intellectuelle en France, quoi ! Alors qu’on avait des gens aussi à droite qui se sont opposés à Hadopi, etc... Donc ce n'est pas du tout une question qui est polarisée gauche droite et on peut retrouver ça dans tout le spectre politique. On a des gens qui peuvent être d'un bord ou de l'autre. Donc je pense qu'à terme, oui effectivement c'est appelé un peu à transcender le clivage gauche droite. Et c'est aussi ce qui explique l'émergence du Parti Pirate quelque part qui se pose comme un parti ??? et les écologistes qui a pris en main cette question et qui essaie de la faire percer sur l'échiquier politique.
 
Le Parti Pirate, c'est bon ça ! Si je puis me permettre ! Lionel, moi j'ai l'impression quand on parle des entreprises, je me dis bon, OK ouais elles exagèrent mais là ça va être compliqué parce que c'est leur business, ils protègent leurs marques. Je me dis là c'est foutu ! En revanche, j'ai entendu parler d'une histoire avec la Bibliothèque Nationale cette semaine et là ça m'a énervé. Est-ce que tu peux m'expliquer Lionel pourquoi ça m'a énervé la Bibliothèque Nationale, ce qui s'est passé ?
 
Donc, ce qui s'est passé c'est que la Bibliothèque Nationale a conclu des partenariats de numérisation avec des entreprises privées pour numériser tous les ouvrages avant 1700 et imprimés et des enregistrements musicaux anciens. Et la nouveauté par rapport à ce qui existait jusqu'à présent c'est qu'il y a une exclusivité commerciale qui a été donnée à ces entreprises qui va leur permettre pendant 10 ans de vendre l’accès à ces ouvrages et à cette musique numérisée. Et là une question qui est importante qui est le domaine public. C’est-à-dire que normalement quand les droits de propriété intellectuelle sont terminés, les œuvres rentrent dans le domaine publique et elles doivent rester accessibles et on doit pouvoir les utiliser librement. En faisant ça en gros la Bibliothèque Nationale recrée une couche de droit sur le domaine public. Et ça c'est une forme d'atteinte à un principe qui est très fort et à mon sens c'est quand même une évolution qui est vraiment inquiétante dans la manière dont les personnes publiques gèrent le patrimoine et gèrent le domaine public.
 
Ça veut dire : comment elles peuvent faire pour numériser ? C'est à qui de le faire alors si ce n'est pas à des boîtes privés ?
Alors jusqu’à présent il y avait des financement publics pour ça qui garantissaient l’accès en ligne à ces documents. La Bibliothèque Nationale a une bibliothèque numérique où il y a 2 millions de documents numérisés et qui sont en accès complètement libre et gratuit. Donc il y a une espèce de retour en arrière sur ce principe d'accès libre et gratuit qui est assez inquiétant. Alors on s'abrite derrière la crise pour justifier cela. Il faut savoir que ces bases de données vont essentiellement être vendues à des universités publiques françaises qui vont en gros payer une boîte privée. Donc en gros l'argent public qu'on n'aura pas dépensé pour la numérisation et bien ce sont les universités françaises qui vont payer pour l'accès. Donc en gros d'un point de vue financier c'est complètement bidon je dirais comme montage et l'effet que ça va avoir c'est qu'on met une cloche quoi sur le domaine public qui aurait du rester en accès libre.
 
D'accord ! Lionel normalement on ne demande pas ça aux gens, mais quels sont les contre arguments qu'on vous oppose à vous ? Ça vous arrive qu'on vous dise non mais Lionel tu dérailles ! C'est quoi le principal contre argument qu'on vous donne ?
 
Les principaux contre arguments, ils sont économiques. C'est-à-dire que quand on parle de ??? au droit d'auteur,  immédiatement ce qu'on nous oppose c'est les auteurs vont mourir, la création va disparaître et il n'y aura plus de création. Donc ça c'est le discours traditionnel que les Majors, les titulaires de droits tiennent, c'est qu'ils sont indispensables à la création, et que si on touche quoi que ce soit au droit d'auteur, si on ouvre  un petit peu le système, ça va tout déséquilibrer et li n'y aura plus d'auteurs pour créer. Mais ça bon c'est un discours catastrophiste en fait. Il suffit de regarder internet tous les jours pour voir qu'il n'y a jamais eu autant de création, que la création elle explose dans tous les domaines et qu'elle explose sans que les intermédiaires soient forcément nécessaires pour ça. Il y a une appropriation des moyens de création par le public qui est énorme et c'est aussi ça qui dérange énormément les titulaire de droit c'est de ses de sentir petit à petit éjectés d'un système qui produit des œuvres comme jamais il n'y a eu dans l’histoire en les marginalisant. Je pense qu'on est dans cette contradiction.  Après, moi je suis aussi très sensible aux arguments économiques et je pense qu'il faut trouver des modèles économiques. Je ne suis pas un partisan forcément de la gratuité à tout va. Je pense que c'est extrêmement important y compris avec des licences libres, comme le logiciel libre l'a montré, qu'on puisse construire des modèles économiques qui rémunèrent les créateurs. Mais pour ça il faut faire preuve d'une inventivité dans l'invention des modèles.
 
Pour le moment tu n'as pas le modèle. Personne ne l'a le modèle. !
 
== 27 51==
Il y a des modèles alternatifs qui sont extrêmement intéressants. Moi je regarde beaucoup une plate-forme qui s'appelle Kickstarter aux USA qui fait du ??? et quand on regarde la puissance du financement collaboratif,  récemment là je voyais, il y a un type qui a proposé de faire un livre dont vous êtes le héros avec Shakespeare, voilà Hamlet de Shakespeare, il a récolté 500 000 dollars et il a décidé de mettre sa création sous licence Creative Commons, sous licence libre. Ça pour moi c'est l'exemple type des synergies qu'il peut y avoir entre le domaine public, les licences libres et des modes de financement innovants comme le ???. Des exemples il y en a plein en fait. Mais on en parle beaucoup moins que d'Hadopi et tout le reste.
 
Creatives Commons avait fait comme ça un booklet, enfin un livre qui listait des dizaines et des dizaines d'exemples où  des artistes notamment arrivaient à vivre de leur art tout en mettant leurs œuvres en Creative Commons. Et il y a un mot qui m'a fait tiquer dans ce que tu as dit tout à l'heure c'est celui de la gratuité. J'ai l'impression qu'on se trompe beaucoup avec ce mot là de gratuité qui est sorti dans ce que tu as dit là c'est une économie du don. Et là ce dont tu parlais ce Kickstarter, c'est qu'il y a quelqu'un qui propose de donner son travail en Creative Commons et en échange il y a des gens qui l'encouragent en lui donnant de l'argent. Ce n'est pas on n'achète pasun produit pour avoir le droit de s'en servir. Non. Je te donne d'abord la possibilité de t'en servir et ensuite tu vas me donner de l'argent parce que tu as trouvé que c'était bien.
 
Oui, c'est ça. Il faut un petit peu bousculer les schémas. C'est-à-dire que le schéma Itunes où je paye mes 2 99 pour avoir, voilà mon contenu, ce paiement à l'acte c'est un modèle économique, mais il peut y en avoir beaucoup et dans le ???, le financement en amont ça renverse un peu la chaîne de circulation monétaire, mais ça permet de libérer d'autres possibilités et souvent ça permet aussi de faire aboutir des œuvres qui sont beaucoup plus risquées que les œuvres que les circuits traditionnels produisent.
Ouais d'accord. Mais ça veut dire que l'écrivain par exemple, il faut qu'il soit très bon en marketing avec son propre site, qu'il sache faire du Kickstarter, qu'il ait un réseau qui sache faire marcher Facebook, s'il sait juste très bien écrire et qu'il n'y a pas un très bon éditeur pour s'occuper de lui dans son métier, il est mort lui avec ton système.
 
Ouais mais et là je suis bien d'accord. Ça oblige l'auteur à se repositionner complètement, à développer une identité numérique, à savoir utiliser les réseaux sociaux. Mais je dirais pour les auteurs qui n'ont pas ces capacités-là, ça ouvre aussi la voie à des nouvelles formes, à des nouveaux métiers. Comme il y a eu des éditeurs dans le monde papier, il pourrait y avoir des intermédiaires qui se positionnent pour faire ce travail de marketing du numérique, d'animation de communautés et ça c'est aussi une piste pour développer des nouvelles formes d'intermédiaires qui pourraient être extrêmement intéressants dans la création numérique.
 
Ce n'est pas exclusif.
 
Ce n'est pas exclusif. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura plus d'éditeur, ça ne veut pas dire qu'il n'y aura plus d'auteur.
 
Et lui il fait quoi ? Il regarde son business crever. Allez-y les gars, Faites votre truc sans moi sur  Kickstarter.
 
Non, il y a a encore des librairies,il y a encore des gens qui préfèrent lire des livres papier. Ça n’empêche pas ! Là c'est d'autres gens qui proposent d'autres modes qui ne sont pas incompatibles.
 
Vas-y ! Va dire ça à l’éditeur. Je te paye des droits en avance. Je te laisse un an pour écrire, je paye l'impression, je fais le marketing, je t'envoie mon vrp dans toutes les chaînes, mais n'hésite pas à aller demander 500 000 de plus sur Kickstarter ! C'est quoi le modèle ?
 
Ce n'est pas comme ça.  Ce n'est pas comme ça que ça va se passer.
 
C'est comme ça que c'est en train de se passer !
 
Non, il y a des gens qui font un modèle sur  Kickstarter au ???, il y en a d'autres qui restent sur le modèle papier et puis il y en a qui font des modèles hybrides. Moi, le bouquin que j'ai fait l'année dernière, il n'y a pas de marqueur, il n'y a pas de DRM.
 
C'est qui ça ?
 
DRM, c'est Digital Rights Management, des petits bouts de logiciels privateurs qui t’empêchent de copier un fichier, qui t’empêchent de partager un fichier qui n'est pas tout. Moi dans mon bouquin, les gens une fois qu'ils l'achètent, ils le téléchargent ils en font ce qu'ils veulent. S'ils veulent le partager avec leurs potes ils ont le droit, c'est sous Creative Commons !
 
Tu en a vendu combien ?
 
Je n'ai pas le droit te le dire !
 
Quoi ? Toi le... Sifflement ! Tu n'as pas le droit !
 
Non il y a des choses que je peux dire, il y a des choses je n'ai pas le droit !
 
Tu n'as pas le droit sur le truc où t'as des droits !
 
Ce n'est pas moi qui ait les droits. C'est mon éditeur. Et mon éditeur il est en liquidation judiciaire.
 
Ah ! Merde.
 
Mais ce n'est pas à cause de mon bouquin.
 
D'accord ! Mais tu sais toi combien t'en as vendus ?
 
Non je ne sais pas !
 
Ah ! tu ne sais pas ! Ah oui c'est pour ça qu'il est en liquidation !
 
Enfin, Je ne sais . J'ai su à un moment mais...
 
Mais il ne t'as pas donné les chiffres !
 
Non je n'ai pas les données.
 
Il est en taule !
 
Non il n'est pas en taule.
 
C'est pour ça !
 
Je te montrerai  des exemples de Creative Commons. Il y a plein de gens qui gagnent leur vie avec les Creative Commons. Il y a plein de gens qui gagnent de l'argent avec des logiciels libres.+
 
D'accord.
 
L'exemple là qu’on pourrait conseiller aux gens qui nous écoutent d'aller voir, c'est ???? qui est un auteur de science fiction et qui depuis toujours fait circuler ses œuvres sur internet sous licence Creative Commons et les publie en papier chez des éditeurs traditionnels. C'est vraiment quelqu'un qui a montré que cette double circulation et bien ça crée une synergie entre les deux et que ça ne détruisait pas la valeur des deux champs.
 
Il donne des livres sur internet, gratuitement, mais ça n’empêche pas qu'il puisse le vendre également en librairie et il arrive à en vivre !
 
Ça c'est vrai.
 
Et il a fait toute sa carrière comme ça et c'est aussi un des meilleurs avocat de la culture libre. Il faut vraiment penser d'aller lire. C'est un auteur de science fiction qui est vraiment hyper intéressant.
 
Moi je sens que c'est bien. Je sens que c'est bien !
 
Tu as quoi comme business plan ?
 
Non, je sens que c'est bien, mais je me dis quand même il y a un truc quelque part qui déconne ! Je ne sais pas, ce n'est pas très précis comme remarque, j'en ai conscience. Comment dire ? Excusez-nous Lionel, je réfléchis encore dans ma tête.
Ouais ! Ouais !
 
J'ai l'impression quelque part je ne sais, qu'à la fin ça va être chaud quoi, à la fin s'il n'y a plus les gros éditeurs mais je fais l'avocat du diable, tu as bien compris Jean-marc. Moi j’adorerais faire un  Kickstarter, faire to be or not to be, gagner 560 000 dollars...
 
Linux n'a pas tué Microsoft. Linux n'a pas tué Google. Microsoft n'a pas tué IBM. Apple n'a pas tué Microsoft. Apple n'a pas tué Microsoft. Apple utilise un logiciel libre, enfin utilise un noyau Linux. Aujourd'hui l'économie autour des logiciels libres c'est des centaines de millions de dollars !
 
D'accord.
 
Ça n’empêche pas une économie propriétaire à coté et la les exemples de  Copyright Madness, tu me dis si je me trompe Lionel que tu donnais tout à l'heure, c'est quand des propriétaires veulent interdire à des gens de faire des choses libres, quand tu n'as pas le droit d’enregistrer des oiseaux.
 
Ah ! Ça c'est rude.
 
Quand tu n'as pas le droit  de mettre sur un faire-part
 
Alors ça c'est cruel, même !
 
Le truc préféré de ton gamin.
 
Ça ce n'est pas bien.
 
Ce qui n’empêche pas ceux qui ont des sites de gagner de l'argent.
 
Ouais. C'est ça.
J'ai bien résumé ?
 
Ouais, c'est pas mal ouais !
 
== 34 40==
Merci. J'ai une question de l'autre sur internet qui dit Pourrait-on faire un paiement à un organisme centralisé, exemple 10 euros, qui redistribuerait les centimes aux logiciels téléchargés ? Une sorte de licence globale je crois, non ?
 
Ouais, c'est ça. Là c'est une autre piste qui n'est vraiment pas très puissante pour changer le système.

Dernière version du 21 août 2013 à 12:06